Birkin

Jane Birkin, l’«icône» des sans-papiers

Tout le monde a déjà oublié Lola, 12 ans, kidnappée, séquestrée, violée et finalement tuée à Paris le 14 octobre dernier par Dahbia B, Algérienne en situation irrégulière et sous le coup d’une obligation de quitter le territoire national jamais respectée, et nul ne connaît le nom d’une autre Algérienne, victime cette fois, jetée le 14 juillet sous la rame d’un RER par un autre clandestin (déjà mis en examen pour tentative de meurtre mais jamais emprisonné ni jugé), le Guinéen Mamadou. En revanche, il fallait être l’anachorète Paphnuce juché sur son pylône pour ignorer deux jours plus tard la mort à 76 ans de Jane Birkin : publiques ou privées, toutes les radios, toutes les télévisions ont consacré l’essentiel de leurs journaux à « la petite Anglaise que tous les Français adoraient ».

Surtout notre Mediaklatura qui, plus que sur la voix ou, plutôt, sur l’infime filet de voix de la défunte, ou sur son talent de comédienne, a vanté à l’envi son « sens de l’engagement ». Depuis avril 2002 et l’accession au second tour de la présidentielle de Jean-Marie Le Pen, événement qui « lui avait donné des cauchemars et l’avait empêchée de dormir deux semaines durant » et la quinzaine de la haine qui suivit et jeta 400 000 protestataires (contre le vote populaire, notez bien) dans la rue, l’ancienne compagne de Serge Gainsbourg avait, au mépris de l’obligation de réserve que devraient observer les étrangers, couru toutes les manifestations de l’anti-France, en particulier en faveur des migrants. « Je me suis mobilisée tout au long de l’année aux côtés des sans-papiers, à l’appel de Josiane Balasko [elle-même née Balaskovitch et d’origine croate], qui fait un travail formidable. Je suis très engagée dans la vie citoyenne. J’ai manifesté pour l’école, pour l’hôpital public et aujourd’hui pour les sans-papiers. Ce sont des combats importants. Il faut comprendre, comme l’a reconnu l’Angleterre, que les sans-papiers sont utiles à l’économie de notre pays. Serge [Gainsbourg] et moi sommes issus de familles d’immigrés. Je sais à quel point il est difficile de s’intégrer dans un pays surtout lorsqu’on est stigmatisé par ses dirigeants politiques », confiait-elle ainsi en 2010 à L’Humanité.

Chaque rassemblement d’aide aux clandestins, aux « victimes du racisme » ou de la « violence policière » la trouvait donc fidèle aux rendez-vous de la gauche. Mais on vit aussi cette porte-parole « people » d’Amnesty International militer pour la gratuité complète de l’avortement, défiler en 2013 contre la Syrie de Bachar al-Assad en exigeant avec Bernard-Henri Lévy une intervention militaire, puis contre le régime iranien, réclamer une « politique écologique plus ambitieuse » avec la Suédoise Greta Thunberg, etc.

Commentaire admiratif du Huffington Post (site créé par Anne Sinclair, ex-Mme Strauss-Kahn, dirigé par Louis Dreyfus et propriété du milliardaire Xavier Niel, gendre du multimilliardaire Bernard Arnault) : « Autant de combats ancrés dans la réalité de l’époque qu’elle a traversée, et qui montrent que cette artiste généreuse ne pouvait concevoir le succès sans en faire rejaillir les fruits sur les causes qui lui semblaient justes, en dépit des potentielles critiques que cela pouvait provoquer. Ce que résume ce refrain qu’elle entonnait avec Mickey 3d : “Je m’appelle Jane et je t’emmerde”».

Plus civils, nous nous contenterons de souhaiter la paix de l’âme à celle que ses thuriféraires unanimes présentent comme une « icône », le président Macron en rajoutant même  dans l’amphigouri en saluant « une icône française ». 

Camille Galic

(3 commentaires)

  1. Vite, par une pétition postée sur la plateforme change.org du ploutograte Sörös, Il faut demander au pape François, pour lequel « les migrants sont la chair de l’Eglise », de béatifier subito Jane Birkin, la madone des sans-papiers.
    Belle revanche des Anglais : cette « icône française », Macron dixit, remplacerait Jeanne d’Arc qui « bouta les Godons hors de France ».

  2. Tout à fait d’accord avec l’article de Camille Galic sur la fausse idole Birkin et le commentaire de Françoise V., mais celle-ci pourrait-elle préciser sa source sur le propos du pape François concernant les migrants, « chair de l’Eglise » ?

  3. Propos tenu par le pape François à l’évêque de Parthénia (diocèse fantôme d’Algérie), le très gauchiste et immigrationniste Jacques Gaillot récemment décédé et qu’il avait reçu en 2015 au Vatican. Cité par Laurent Dandrieu dans son maître-livre « Eglise et immigration, le grand malaise : le pape et le suicide de la civilisation européenne », paru aux Presses de la Renaissance en 2017, et jamais démenti.

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