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Le Liban sous tutelle ?

Si rétrogrades soient-ils, les mollahs, dopés par la lâcheté récurrente de l’occident vis-à-vis de leur régime profondément terroriste à l’intérieur comme à l’extérieur, s’imposent comme un interlocuteur incontournable au Moyen Orient. Par proxys interposés, et avec le développement de leur maîtrise du nucléaire, ils ont clairement fait comprendre aux Etats-Unis qu’un conflit serait immédiatement régionalisé au Liban, en Irak, au Yémen et même en Jordanie, des emplacements hautement stratégiques pour l’économie mondiale et la sécurité d’Israël, ce dernier point étant essentiel pour les officines diplomatiques occidentales… comme pour les pays du Golfe dont les projets de métamorphose stratégique, économique et sociétale reposent sur la stabilité régionale.

Un des premiers signes locaux de l’évolution de la perception de l’Iran par les pays arabes est la rencontre, lundi dernier, entre l’ambassadeur d’Arabie Saoudite Walid Boukhari à son domicile beyrouthin avec son homologue iranien Moujtaba Amani. Au sortir de la réunion, Walid Boukhari s’est montré particulièrement satisfait et s’est adressé aux libanais en disant « Nous nous sommes entendus sur notre affection à votre égard ». Ainsi, par la magie des intérêts réciproques, les Iraniens sont passés pour le royaume saoudien de « menace à la paix et la stabilité » à des quasi-partenaires poussés par leur affection pour les Libanais.

Pour l’Arabie Saoudite, la priorité est le Yémen

Naturellement, cette évolution ne date pas d’hier mais de l’accord de réconciliation entre Téhéran et Riyad scellé sous l’égide de Xi Jinping en mars 2023 et qui semble avoir survécu à la déstabilisation régionale provoquée par la guerre du 7 octobre. Nul n’ignore que tout déblocage de la crise politique et institutionnelle qui paralyse le Liban nécessite le feu vert du Hezbollah pour le compte de l’Iran, mais également celui de l’Arabie saoudite qui tient depuis des décennies les rênes des flux financiers capables de redresser la situation économique du pays des cèdres. Or, la priorité aujourd’hui pour les Saoudiens, c’est le Yémen, ce pays représentant un risque sécuritaire, avec Ryad à portée des missiles des rebelles houthis, beaucoup plus important que le Liban. De là à imaginer que l’Arabie saoudite n’hésitera pas à lâcher du lest sur la scène libanaise en échange de concessions iraniennes au Yémen, il n’y a qu’un pas. Toujours concernant la diplomatie entre ces deux puissances régionales, il convient de noter qu’une délégation saoudienne s’est rendue à Damas la semaine dernière pour préparer la réouverture de l’ambassade du royaume en Syrie, pour la première fois depuis 12 ans. Toutes ces initiatives ont nécessairement l’aval de la diplomatie occidentale comme le montre l’activité intense des officines française et américaine au sein de ce que l’on appelle dorénavant le Quintette en charge du dossier libanais (France, États-Unis, Arabie saoudite, Qatar et Égypte). Ce Quintette serait en charge de la mise en place des conditions nécessaires au déblocage des échéances politiques puis d’une commission quadripartite rassemblant les pays concernés par la situation au Liban-Sud, et qui sera chargée d’aboutir à une cessation des hostilités entre le Hezbollah et Israël, notamment en supervisant l’application de la résolution 1701 qui a mis fin à la guerre entre l’Etat hébreux et la milice chiite en juillet 2006. 

La Grande-Bretagne propose son aide pour surveiller la frontière

Enfin, selon l’Orient-le Jour, les Britanniques auraient proposé de construire des tours de surveillance le long de la frontière sud (du côté libanais) similaires aux tours construites par le MI6 en 2014 le long de la frontière est du Liban avec la Syrie pour surveiller les mouvements de Daesh vers le Liban. « La Grande-Bretagne a proposé au Qatar de participer au mécanisme de surveillance après la construction des tours, une idée que Doha a accueillie favorablement », a expliqué une source diplomatique arabe au quotidien francophone, non sans préciser que l’Emirat aurait exigé au préalable la tenue d’élections présidentielles « dans le cadre d’un compromis global pour que le pouvoir libanais puisse accompagner les accords frontaliers quand l’heure sonnera ».

Tous les mécanismes d’une mise sous tutelle complète du Liban sont donc en place, essentiellement grâce, ce ne fait aucun doute, à la veulerie, la collaboration et le manque de vision d’une classe politique incapable et corrompue au dernier degré.

Sophie Akl-Chedid

(2 commentaires)

  1.  » la collaboration et le manque de vision d’une classe politique incapable et corrompue au dernier degré. »
    On peut en dire autant de la France de Macron : Veule, lâche,corrompue, incapable, mais c’est répéter que de le dire , que son président .

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