En perte de vitesse dans la course à la Maison-Blanche qui s’achèvera le 5 novembre, la démocrate Kamala Harris ne cesse plus de taxer Donald Trump de fascisme. Tout comme la gauche renvoie à un fascisme fantasmé le Rassemblement national pourtant plus obsédé par l’éviction de ses éventuelles « brebis galeuses » que de doctrine.
Ainsi les Insoumis de Jean-Luc Mélenchon persistent à étiqueter fasciste quiconque diverge de leur idéologie ou, pour prendre un exemple récent, s’étonne de la posture victimaire adoptée par leur député Andy Kerbrat, arrêté en flagrant délit d’achat de 3-MMC, drogue de synthèse très prisées des « milieux festifs », avant une soirée « chemsex »… alors même qu’il avait condamné cette pratique lors d’une séance à l’Assemblée nationale ! Le vrai coupable, selon Kerbrat aussitôt soutenu par Sandrine Rousseau et consorts, serait en effet l’« extrême droite » qui a dévoilé l’affaire, et non un innocent élu du peuple (en l’occurrence de la Loire-Atlantique où il conserva en 2024 le siège gagné en 2022) qui souhaitait simplement passer un bon moment.
Le Duce, « plus grand législateur vivant »
On sait de reste que le fondateur du fascisme fut l’Italien Benito Mussolini.
Mais on ignore généralement que, rencontrant le Duce en 1927, Winston Churchill lui avait déclaré : « Si j’avais été italien, je suis sûr que je vous aurais apporté un soutien total à toutes les étapes de votre combat triomphant contre les passions et les appétits bestiaux du léninisme. » Et l’Anglais n’avait pas changé d’avis le 18 février 1933 quand il lui rendit ce vibrant hommage dans un Queen’s Hall de Londres plein à craquer : « Le génie romain, personnifié par Mussolini, le plus grand législateur vivant, a prouvé à de nombreuses nations que l’on peut résister à la pression du socialisme. Il a tracé la route qu’une nation peut suivre quand elle est courageusement conduite » (cité par Roy Jenkins dans son monumental Churchill, éd. Pan Books, 2001).
Le futur Sir Winston, héraut de la démocratie et héros du combat contre l’hydre nazie (avant de s’apercevoir en 1948, donc un peu tard, qu’en s’acharnant contre l’Allemagne et non l’URSS, l’Occident avait « tué le mauvais cochon »), était-il donc lui aussi un fasciste dont il urge de déboulonner les statues et de débaptiser les voies qui lui sont dédiées de par le monde ?
A noter qu’au Parlement de Londres, il est interdit depuis les années 80 du siècle dernier de traiter les adversaires politiques de « fascistes » ou de « nazis », ce que les honorables députés avaient un peu trop tendance à faire, à tort et à travers. Un exemple à suivre.
La Rédaction