En Lorraine, on n’a pas de pétrole, mais cette terre la plus usée de France (selon Maurice Barrès qui repose pas loin, à Charmes) est riche de princesses et de hautes figures pleines de charme et de noblesse, en particulier Jehanne de Domrémy.
Le 19 mai de l’an de grâce 2023, à 11h 30, la messe d’ A Dieu à la princesse Minnie de Beauvau Craon est célébrée dans l’église d’Haroué, commune rurale et bucolique, d’avantage chargée d’Histoire que d’habitants. La princesse a rendu son âme à Dieu qui fût son créateur, le 12 mai, elle avait septante ans. Marie Isabelle, fille du dernier prince de Beauvau-Craon et de Maria Cristina Patiño y de Borbón avait à cœur de restaurer le château familial. Bon sang ne saurait mentir, elle le fit autant par amour pour son père que par devoir.
Si vous passez par la Lorraine, arrêtez-vous ici et visitez ce « petit Chambord lorrain ». C’est le sobriquet du château d’Haroué, construit sur les fondations des Bassompierre en 1720 par Germain Boffrand pour la famille des Beauvau Craon, tout au bord du Madon. La famille y habite encore et l’on peut, quelque soit la saison, se promener dans le parc arboré qui l’entoure, gagner l’un des douze ponts et enjamber les douves, flâner encore un peu, au fil de l’eau tranquille et se rendre à la cour d’honneur. Il faut faire le tour et passer par derrière afin
d’admirer l’avant-corps, décoré de pilastres, de colonnes, s’occuper un peu des oiseaux et des écureuils, des statues, objets inanimés qui vous en raconteront de belles, si vous tendez l’oreille… Comme les histoires de cœur de la marquise de Bouffers et de Marc Antoine de Beauvau Craon. D’ailleurs, la grille d’entrée, les rampes d’escalier, les ferronneries, les balcons ont été réalisés par le sculpteur qui s’occupa de la décoration de la place Stanislas de Nancy, il s’appelait Jean Lamour, c’est tout dire.
Franck Nicolle
