Les nations occidentales sont aujourd’hui au bord d’un véritable effondrement anthropologique. Le déclin démographique, la baisse des capacités cognitives reflétée par la chute du quotient intellectuel, la multiplication des pathologies provoquées par l’artificialisation des modes de vie, l’incapacité à affronter des situations conflictuelles ainsi que la multiplication des troubles de l’identité sexuelle constituent les symptômes les plus évidents de cette inquiétante évolution.
Les causes de ce processus sont multiples : contre-sélection générée par le malthusianisme des élites et la fécondité des couches les moins éduquées de la population, issues en grande partie de l’immigration extra-européenne ; conséquences néfastes de l’utilisation massive et précoce des écrans sur le développement cérébral des enfants ; effondrement de l’enseignement ; conditionnement des esprits par des idéologies subversives qui prétendent empêcher les peuples d’Europe de fonder leur avenir sur l’héritage d’une culture partagée ; rupture de plus en plus nette avec les réalités naturelles ; dégradation générale de l’environnement et de l’alimentation. À ces périls s’ajoutent les délires des apprentis-sorciers qui rêvent de transformer l’espèce humaine en l’affranchissant de tout conditionnement biologique.
L’Occident menace de périr asphyxié par les conséquences non maîtrisées de l’extension du règne de la technique et par les errements de son modèle économique et social, fondé sur le mythe du progrès indéfini et de la croissance illimitée. De manière paradoxale, cette situation pourrait conduire à l’avènement d’une véritable « idiocratie », privant les Européens des moyens de préserver leur inventivité scientifique et leur prospérité, et d’affirmer leur puissance dans un contexte marqué par la raréfaction des ressources énergétiques.
Cependant, ce déclin civilisationnel n’est pas une fatalité. Les jeunes Européens doivent se préparer à vivre des temps troublés, qu’ils devront aborder avec des corps, des âmes et des esprits trempés. Face à l’avachissement général, il convient de réaffirmer l’idéal de l’homme « complet », refusant la paresse intellectuelle et physique. Il s’agit d’assurer la transmission de notre vision du monde contre tous les ressentiments délétères. Il importe surtout de restaurer au sein de la Cité un éthos commun, à travers lequel l’identité spécifique de nos peuples puisse se manifester pleinement, afin de sortir du cycle de l’individualisme et de l’universalisme niveleurs.
À l’instar de l’alpiniste représenté sur l’affiche du Xe colloque de l’Institut Iliade, nous appelons les hommes et les femmes d’Europe à « prendre de l’altitude » pour échapper à la médiocrité ambiante. Cette prise de hauteur ne doit pas seulement concerner l’intellect, mais engager concrètement tout l’être : elle suppose de renouer avec le goût de l’effort et du risque, de tendre vers l’excellence à travers le dépassement de soi, en rejetant le confort bourgeois, qui est d’abord un conformisme. À la mentalité bourgeoise, éprise de sécurité à tout prix, prête à toutes les concessions pour conserver ses « acquis », nous opposons la volonté de nous confronter au réel, y compris dans sa dimension tragique. La nature sauvage, d’autant plus étrange et inquiétante qu’elle échappe encore à toute domestication, demeure la première source à laquelle il convient de ressourcer nos âmes et nos corps pour affronter les défis à venir. La nature ne nous offre pas seulement l’écrin dans lequel se déploie notre existence : elle nous façonne à travers la transmission de notre héritage génétique. Mais nous la façonnons aussi en retour, en tant qu’« êtres de culture par nature », selon la formule de Gehlen. Non pour soumettre la nature à une volonté d’exploitation sans frein, mais bien pour l’établir comme socle de notre tension vers l’excellence.
Samedi 15 Avril, Maison de la Chimie, de 10 heures à 18 heures
Le site: https://institut-iliade.com/iliade/colloque-iliade-2023/