ruralité

Les campagnes, dépotoirs de nos aberrations

La Commission européenne et la Cour des comptes — qui, sous prétexte de lutte contre le réchauffement climatique et pour le plus grand profit des éleveurs brésiliens et néo-zélandais, préconise de réduire de 40% notre cheptel trop producteur de méthane — ne sont pas seules à mettre tout en œuvre pour venir à bout de la ruralité, trop rétrograde à leurs yeux.

Bienvenue aux Gay Pride…

Le 29 juillet au soir, nos médias et ceux en particulier de l’audiovisuel public rayonnaient d’allégresse devant la « Pride des campagnes » organisée dans la Vienne, à Chenevelles, par Cyril Cibert, maire de cette commune et inverti revendiqué. Pensez donc : 1500 sympathisants déshabillés, déguisés, emperruqués et maquillés « comme là-bas, dis », c’est-à-dire à Paris, juchés sur des chars ou se déhanchant de manière obscène sur de la musique techno pour témoigner de leur « fierté » d’être gay.

Afin de donner toute sa solennité à l’événement, plusieurs personnalités avaient fait le déplacement dont Sébastien Collardey, représentant l’association AIDES, deux parlementaires de la vienne, le député macroniste Sacha Houlié et le sénateur LR Bruno Belin et « Marie » Cau, ancienne militaire et, en 2020, premier transgenre élu maire en France, en l’occurrence du village nordiste de Tilloy-lez-Marchiennes, qui expliqua sa venue par « l’importance de défendre la ruralité et, en même temps, les problématiques LGBT dans les campagnes où les jeunes sont très isolés ». Et, mieux encore, deux ministres s’étaient déplacées : la première, déléguée à la Ruralité, l’universitaire Dominique Faure pour laquelle « la lutte contre les discriminations nous concerne toutes et tous et en tous lieux car en ville comme à la campagne, on doit pouvoir être soi et heureux d’être soi », et la seconde, Bérangère Couillard, chargée de l’Égalité femmes-hommes et de la lutte contre la haine et les discriminations. Celle-ci a annoncé que « l’État allait consacrer dix millions d’euros sur quatre ans pour lutter contre les discriminations LGBT partout sur le territoire, dont trois millions dès cette année pour la création de dix nouveaux centres », qui viendront s’ajouter à la quarantaine déjà existante.

A l’heure où, avec les policiers, les agriculteurs constituent la profession déplorant le plus haut taux de suicides (un par jour en 2022, soit + 43,7% que la moyenne dans les autres branches d’activité), est-on sûr que le lancement de ces nouveaux centres soit une panacée ? Et qu’il suffirait de multiplier les Gay Pride dans les campagnes pour rendre la joie de vivre aux paysans, dont l’immense majorité ne recherche d’ailleurs pas un petit copain mais une compagne, denrée de plus en plus rare en raison de la rudesse des conditions de vie et des revenus toujours plus aléatoires ?

Aux lacs promus centrales photovoltaïques…

Ce 29 juillet fut un jour noir pour la ruralité puisque, après s’être extasié sur l’exhibition de la Vienne, l’audiovisuel d’État consacra de longs reportages à un phénomène qui, comme la Gay Pride, colonise les campagnes : la transformation de lacs entiers en supports de panneaux photovoltaïques.

Les premiers (47 000 en tout, couvrant 50 hectares et destinées à alimenter près de 5 000 foyers en électricité, ce qui faisait de cette centrale solaire « la plus puissante d’Europe », claironnait alors EDF) furent inaugurés en octobre 2019 sur un lac du Vaucluse et, depuis, ces centrales photovoltaïques flottantes ont fait florès. Sans que les Verts émettent la moindre protestation. Pourtant, nul n’ignore que la fabrication des panneaux solaires est particulièrement polluante en raison des éléments nécessaires à leur fabrication, en commençant par le silicium, et que la recette pour les recycler est encore à trouver. De plus, la plupart viennent de Chine, de Turquie ou du Canada, ce qui rend leur importation également très polluante. En outre, pourquoi les prétendus amis de la nature ne se préoccupent-ils pas de l’altération fatale à l’écosystème du lac qu’ils recouvrent ? La même indifférence prévalant, du reste, en faveur des éoliennes alors qu’une modeste mégabassine donne de l’urticaire au Verts et justifie les plus violentes manifestations.

Enfin, il y a, et ce n’est pas négligeable, la pollution esthétique. Fût-il artificiel, un lac est toujours un plaisir pour les yeux, dont il est criminel de priver les riverains ou les visiteurs. Je me souviendrai toujours du choc et du désespoir ressentis quand, lors de mon dernier voyage en Turquie, je m’aperçus en arrivant à Bursa, l’antique Prouza des Grecs, par la route de l’Uludag — l’Olympe de Bithynie, disaient les Anciens —, que la ville avait perdu l’un de ses grands charmes : ses toits naguère recouverts de tuiles vertes vernissées, disparaissaient maintenant sous des panneaux solaires. Et je pensais dans ma naïveté : pourvu que cette monstruosité ne triomphe jamais en France.

Et aux demandeurs d’asile

Il ne suffisait pas de mépriser la province. Il faut l’enlaidir, l’avilir, dans ses paysages comme dans son âme et sa substance. Les groupes folkloriques ne survivent plus que grâce aux seniors, mais il y aura toujours, et plus que jamais, des financements pour les chars des Gay Pride villageoises et le champignonnement des CADA, ces Centres d’accueil foyer ou dispositifs hôteliers spécialisés pour l’hébergement des demandeurs d’asile, dont Paris veut absolument se débarrasser avant les Jeux Olympiques, en les essaimant dans les campagnes, et tant pis pour celles-ci. Acharné à l’homogénéisation par le bas des plus vieux peuples, l’Empire arc-en-ciel y veillera.

Camille Galic

(2 commentaires)

  1. J’avais vu en effet sur France 3 et sur la chaîne 27 (FranceInfo) les interminables et très complaisants reportages sur cette “fête”. Le 17 juillet, Ouest-France, le quotidien le plus lu de France, consacrait de son côté un article admiratif à “Stéphanie”, un motard de la gendarmerie et père de famille devenu transgenre. Toujours gendarme, et, à ce titre, ayant participé en mai 2023, à la première conférence dédiée aux LGBT-phobies et organisée par la direction générale de la Gendarmerie nationale, son activité consiste désormais à former ses collègues à la lutte contre l’homophobie, en liaison avec l’association LGBT de Saint-Lo, où “iel” réside.
    D’accord aussi sur les immenses surfaces de panneaux solaires, dont l’empreinte carbone est considérable, qui dénaturent nos paysages.

  2. Avocat originaire du Costa Rica (où, comme dans beaucoup de pays latino-américains, la franc-maçonnerie est très puissante), et expert indépendant de l’ONU qui l’a chargé d’un rapport sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre, Victor Madrigal Borloz préconise la création d’un « nouvel espace normatif » obligeant « le clergé et les autres employés religieux » à se « conformer aux réglementations favorables aux LGBT » sous peine d’être tenus pour « responsables de la promotion de la discrimination à l’encontre des personnes LGBT ou des personnes “de genre différent” ». Il juge également inadmissible que des professionnels de la santé « puissent s’opposer, pour des raisons religieuses, à pratiquer des avortements ou des traitements et interventions chirurgicales de transition de genre », par exemple des ablations, même sur des enfants.
    Ce rapport aura-t-il bientôt force de loi en France où le lobby LGBT+, si bien représenté au gouvernement avec MM. Attal, Beaune et Dussopt entre autres, bénéficie déjà d’un traitement ultra privilégié ?

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