Sarkozy

OTAN: Virage à 180° pour Nicolas Sarkozy

On ne peut certes donner tort à Nicolas Sarkozy quand, dans un entretien accordé au Figaro Magazine à l’occasion de la sortie de son nouveau livre, Le Temps des combats (Fayard), il estime que « les seuls moyens de trouver une solution acceptable » au conflit entre l’Ukraine et la Russie sont « la diplomatie, la discussion, l’échange » car Vladimir Poutine, assure-t-il, « n’est pas irrationnel ». Aussi regrette-t-il qu’Emmanuel Macron ne soit pas, « hélas, allé jusqu’au bout des discussions » avec le président russe.

De même considère-t-il, comme Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen d’ailleurs, que si l’annexion de la Crimée par Moscou en 2014 violait bien le droit international, « tout retour en arrière est illusoire » puisque « une majorité de la population s’est toujours sentie russe ». Enfin, il ne cache pas son hostilité à l’intégration de l’Ukraine dans l’OTAN ou l’Union européenne car, « sur ce sujet, les intérêts européens ne sont pas alignés sur les intérêts américains ». Bravo !

Mais celui qui joue aujourd’hui les vieux sages n’est-il pas justement l’homme qui, dès son élection, avait entrepris d’aligner les intérêts européens en général et français en particulier sur les intérêts américains en annonçant le 7 novembre 2007 et, circonstance aggravante, du Capitole de Washington, la réintégration de notre pays dans le commandement intégré de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord, avec lequel Charles de Gaulle avait rompu en 1966 ? Ce faisant (après validation par le Parlement, le retour fut concrétisé en avril 2009), Nicolas Sarkozy renouait avec la vassalité vis-à-vis du « grand allié ».

Tant mieux si l’ancien président a recouvré la raison, quitte à donner raison au lider maximo des Insoumis et à la patronne effective du Rassemblement national (qu’il lave au passage de tout soupçon de fascisme). Mais on voudrait être sûr que, ce faisant, il ne recherche que l’intérêt supérieur de la France et non pas un nouveau brandon de discorde au sein de ce qui est en principe son propre camp, ces Républicains déjà si déboussolés et désespérément en quête d’un candidat crédible pour 2027. Les lauriers qu’il tresse au passage à Gérald Darmanin, un « métèque » et un furieux arriviste comme lui, font pencher pour la seconde hypothèse.

Camille Galic

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