Mardi soir sur TF1, Gérald Darmanin l’a déclaré solennellement : « La France n’accueillera pas de migrants qui viennent de Lampedusa. » Directement de Lampedusa peut-être pas, mais nos portes vont s’ouvrir encore plus grand aux migrants africains déjà arrivés de Sicile ou d’ailleurs à Vintimille où ils s’agglutinent dans les parcs — où ils trustent tous les bancs à l’ombre, laissant le cagnard aux Blancs — et devant la gare où le vendredi, jour de marché, ils guettent les trains vers la France dans l’espoir de se fondre dans la foule des Maralpins retournant chez eux après avoir fait le plein de pecorino, de panettoni et de charcutailles italiennes. Et, malgré les contrôles en gare de Menton-Garavan par les CRS, beaucoup d’entre eux parviennent à leurs fins. En un flot sans cesse plus intense.
A preuve, si le préfet des Alpes-Maritimes Bernard Gonzalez a formellement démenti « la création d’un camp de migrants à Menton », il a fait agrandir les locaux réservés aux « demandeurs d’asile » et réquisitionné dans la même ville un hôtel de cinquante chambres pour y entasser, d’ailleurs au grand dam du gérant, de prétendus mineurs étrangers non accompagnés.
« Avant, je trouvais qu’il y avait à Nice beaucoup de Maghrébins. Maintenant, je ne les vois même plus tant il y a de Noirs », me disait récemment un ami devant ce déferlement dont, économiquement, les seuls bénéficiaires sont Uber Eats et consorts spécialisés dans les livraisons de pizzas et d’alcools divers à domicile, qui emploient ou plutôt exploitent ces clandestins, pour beaucoup pas même francophones. Des clandestins qui seront un jour ou l’autre fatalement régularisés comme leurs prédécesseurs et, profitant du regroupement familial, feront eux aussi venir toute leur parentèle, comme en témoigne déjà la mélanisation des écoles et des collèges.
En 1973 paraissait chez Robert Laffont le prophétique Camp des Saints de Jean Raspail qui décrivait une Côte d’Azur assiégée par des rafiots déversant des nuées de va-nu-pieds venus du Tiers-monde avec la complicité de gouvernants à l’humanitarisme suicidaire. De ce formidable roman, Thierry Maulnier, de l’Académie française, écrivait : « Ce grand livre nous donne moins un divertissement qu’un avertissement. La grande marée qui menace le vieil Occident s’approche déjà de nous. » Et Jean Cau, renchérissant, voyait en Jean Raspail l’« implacable historien de notre futur ». Un demi-siècle tout juste plus tard, le cataclysmique futur décrit par Raspail est devenu notre présent. Et les fiers Gaulois qui s’enflamment contre le renchérissement du prix des carburants ou le report de l’âge de la retraite ne bronchent pas. Les Droits de l’homme (le plus lointain possible) prime désormais sur le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.
Stéphane Galet
Faisant une randonnée dans la région de Briançon la semaine dernière nous avons vu comment cela se passe à la frontière entre la France et l’Italie à cet endroit.
Les migrants arrivent en bus à Clavière, dernier village italien avant la frontière. Ont-ils un billet ? Si oui, qui l’a payé ? Si non, qui laisse faire ?
Nous avons pris ce bus. C’est une ligne régulière régionale. Il y avait le conducteur italien, deux autres passagers italiens et nous. Soit cinq européens dans un bus plein de migrants. Tous sont descendus à Clavière et se sont dirigés vers un point de rassemblement. Une voiture de carabiniers italiens est passée à côté de ce groupe sans leur accorder un regard. Ils ne passent pourtant pas inaperçus.
Des traces trouvées sur le sentier forestier lors de notre randonnée ne laissent pas de doute sur le fait que les migrants passent par la forêt pour gagner la France.
Le même jour, à la gare de Briançon, nous avons vu d’autres migrants.
Ils sont montés comme nous dans le train intercités vers Valence. Il n’y a eu aucun contrôle durant le trajet. Mieux, le contrôleur est passé pour demander à ces passagers quelle était leur destination finale ( Paris pour la plupart ) afin de leur indiquer à quelle gare descendre. Le contrôleur savait qui étaient ces passagers, et n’a procédé à aucun contrôle de leurs titres de transport.
Certains migrants sont descendus à la gare de Valence-ville, pour prendre un train vers Paris.
D’autres sont descendus à la gare de Valence-TGV. Là, nous les avons perdu de vue quand nous avons passé les portes automatiques en présentant nos billets. Nous n’avons pas vu de migrants sur le quai de notre TGV.
J’ai demandé au contrôleur si ce que je voyais était courant, il m’a dit « oui, et cela s’intensifie particulièrement en ce moment »
N’est-il pas savoureux d’entendre les déclarations des ministres ? Et pendant ce temps-là aucun contrôle n’est fait à la frontière de Briançon, sur la route ou sur les sentiers de randonnée, aucun contrôle à la gare, aucun contrôle des billets dans le train.