Le ministre de l’Intérieur, et futur ex-candidat à l’élection présidentielle, subit actuellement la pression des évènements. On l’a vu encore vendredi avec son impuissance face à la prolifération des manifestations anti-israéliennes sur le sol français, quoiqu’interdites. On l’a vu ce samedi avec l’attaque au couteau par un « fiché S » tchétchène, au lycée Gambetta d’Arras, ce qui s’est traduit par l’assassinat d’un professeur, et l’hospitalisation, dans un état grave, deux autres personnes.
Comme pour nous rassurer, notre Tartarin de Valenciennes a lâché l’information selon laquelle il y aurait près de 10 000 « fichés S » en France : 5300 Islamistes, 3 000 gauchistes, et 1300 ultra-droitistes. Gérald Tartarin tient à maintenir une sorte d’équilibre dans la dénonciation, entre ces trois groupes de « fichés S ».
En nombre, l’ultra-droite représenterait donc environ 15% des tueurs et agresseurs extrémistes. Ah bon ? 15% des destructions et saccages du type de ceux de fin juin ? Ah bon ? 15% des incendies de voitures, d’écoles, de pharmacies, de mairies ? Ah bon ? 15% des attaques d’élus et de policiers ? Ah bon ? Donnez des noms !
Vous l’avez bien compris : mettre sur le même plan des tueurs islamistes, des émeutiers gauchistes, et des militants d’une droite dure, que l’on peut supposer parfois excessifs dans leur expression ou dans leur riposte physique, procède déjà d’un amalgame pour le moins dégueulasse. Depuis 2015 au moins, on sait parfaitement tout cela, car les dangereux ultra-droitistes, on ne les voit guère à l’œuvre, alors que les islamistes, les gauchistes et les islamogauchistes ont pris une sacrée longueur d’avance sur leurs prétendus homologues de l’autre bord.
Mais quand on connait la façon dont a été constitué le « fichier S » de l’ultra-droite, l’aberration des chiffres de Gérald Tartarin est plus évidente encore. Une partie des « fichés S » de l’ultra-droite sont simplement des négationnistes. C’est-à-dire qu’il leur est reproché non des attentats, des meurtres ou des tentatives de meurtre, non des destructions de biens publics ou privés, non des coups et blessures, mais des propos ou des écrits tendant à relativiser des crimes commis par d’autres, il y aura bientôt un siècle.
Gérald Tartarin
Darmanin a pris soin de dissoudre autant (sinon plus) de groupuscules d’ultra-droite, d’interdire autant (ou sinon plus) de manifestations d’ultra-droite, que chez les islamo-progressistes. En vain. Cette symétrie ne satisfait pas pour autant les fanatiques islamistes et leurs supporters gauchistes.
Mais plus fort encore le youtubeur Baptiste Marchais ou l’essayiste Julien Rochedy, auteur de plusieurs essais philosophiques, feraient parait-il parti des « fichés S » ? Et pourquoi pas Patrick Buisson, Bernard Antony ou Jean-Yves Le Gallou, toute l’équipe du Nouveau Présent, celle d’Académia Christiana, de l’Action française, Una Voce et SOS Calvaires, après les malheureux pseudo « terroristes » de Civitas ?
Agathon
Excellent article d’Agathon. Les « statistiques » données par Darmanin sont indécentes puisqu’elles mettent sur le même pied, comme votre chroniqueur l’explique bien, ceux qui incendient et décapitent et ceux qui utilisent leur stylo ou leur clavier contre les dogmes historiques en vigueur. Ceux qui contestent le merveilleux vivre-ensemble d’Al Andalous ou la négritude de Cléopâtre par exemple seront-ils bientôt classés S eux aussi pour renforcer les rangs des « terroristes d’extrême droite » ?