L’un des fondateurs du groupe patriotique les Oath Keepers (« Les Gardiens du serment »), Stewart Rhodes, a été condamné à 18 ans de prison. Pour « sédition ». Pas moins…
Les procureurs avaient requis 25 ans contre lui. Le juge fédéral Amit Mehta, connu pour son anti-trumpisme rabique, a fait preuve tout au long du procès d’une haine cuite et recuite. Il n’a pas osé aller jusqu’à un quart de siècle d’emprisonnement pour l’accusé…
Le 6 janvier 2021, on s’en souvient, des dizaines de milliers de patriotes, scandalisés par les mauvaises manières électorales – et c’est une litote – du camp démocrate, avaient envahi le Capitole. Un « assaut factieux » comme l’écriront les médias mainstream ? Non : un gros happening (un peu musclé dans l’expression, mais guère dans les actes). On rappellera que la seule vraie victime de ce charivari fut une jeune femme, une ancienne militaire, abattue froidement, à bout portant, par un garde du Capitole.
Au moment où nous écrivons, ils sont plus de 1000 patriotes – de véritables rafles et des chasses l’ l’homme – à avoir été arrêtés. Et plus de 300 ont écopé de lourdes peines de prison (jusqu’à 14 ans et, désormais, 18 ans avec la condamnation de Rhodes).
Stewart Rhodes, vétéran, diplômé de Yale, est le contraire d’un excité. Entre deux éructations idéologiques, le juge Amit Mehra a expliqué : « Vous êtes intelligent, charismatique et éloquent. C’est ce qui vous rend dangereux ».
Ce qui rend dangereux le juge Mehta, c’est qu’il n’est pas au service d’une justice impartiale et sereine, mais à la botte de l’État profond. Éloquent, peut-être, mais ni charismatique ni intelligent…
« Je suis un prisonnier politique. Mon seul crime est de m’opposer à ceux qui détruisent notre pays », a répondu Rhodes à son juge imprécateur. Ce qui a indigné l’aréopage yankee en place à Washington. Contre les Oath Keepers et contre les Proud Boys, le gouvernement fédéral a ainsi réactivé des lois datant de la guerre de sécession. Le Sud subjugué, le Sud occupé militairement, le Sud politiquement verrouillé, encore fallait-il – et les démocrates sont aujourd’hui dans une même hystérie – le ré-éduquer.
Furent créés à l’époque des néologismes, yankeezer, yankeezation, pour traduire la mise aux pas des « rebelles ». Avec un mot d’ordre explicite : « Nos généraux doivent avoir l’épée dans une main et l’autre dans les fers. Le Sud doit être puni selon les lois de la guerre, ses terres doivent être confisquées. Ces États arrogants doivent être soumis aux lois de la guerre et de la conquête ». Stewart Rhodes et ses camarades sont soumis à des lois martiales qui remontent à près de 160 ans. Les criminels de guerre Sherman et Grant peuvent être fiers de leurs héritiers.
C’est dans un esprit de vengeance que Stewart Rhodes a été condamné. Les juges ont fait le choix de fracturer encore un peu plus un pays profondément divisé et au bord de l’explosion. Ils prennent de gros risques. Non seulement il n’est pas dit que le procès de Rhodes ne sera pas cassé et révisé, mais l’acharnement yankee contre les patriotes a provoqué une ruée de nouvelles adhésions pour les Oath Keepers et les Proud Boys. Avec une promesse (qui parlera aux Good Old Rebels) : « Our Land ‘ll Rise Again ! ».
Alain Sanders