Bonne nouvelle : Gripari revient. Il a toujours des amis

C’était en décembre 1990. L’écrivain Pierre Gripari disparaissait à l’âge de 65 ans, à l’issue d’une opération chirurgicale ayant mal tourné. 65 ans ! Cela nous paraissait alors un âge certes pas canonique, mais « normal » pour quitter la scène. En fait, 65 ans c’est horriblement jeune. Pensez donc : avec la réforme Macron, Gripari n’aurait profité qu’une seule année de sa retraite !

Mais pouvait-on imaginer Gripari en retraité ? Comme le rappelait Raphaël Pajares, le secrétaire général de l’association de ses amis, le 24 mars dernier, au micro de Radio Courtoisie, Gripari était parfaitement indifférent aux considérations matérielles ; il n’aurait bien évidemment jamais pris sa retraite. La retraite est une ambition de crapaud. « L’oisiveté, pour l’homme, est une prison » écrit-il dans Les derniers jours de l’éternel (1990). Ce qui résume parfaitement sa philosophie.

Ces temps-ci, il y a donc une actualité Gripari : à défaut de Gripari lui-même, l’association de ses amis, créée au lendemain de sa mort, et qui était en sommeil depuis une quinzaine d’années, vient en effet de resusciter, alleluia ! Pâques approche, cela se voit. L’association a un bureau renouvelé et rajeuni, composé de Gilles Bourquin, Raphaël Pajares, Anne Martin-Conrad et l’ami Benoît Rigolot.

A tort, – comme Marcel Aymé, Jack London, voire Jean de La Fontaine – , Gripari passe pour un écrivain pour enfants. Rien n’est plus faux. Son roman Patrouille du conte (1983), par exemple, n’est ni plus ni moins qu’une extraordinairement précoce dénonciation du wokisme ! C’est dire si cet écrivain reste d’actualité, c’est dire s’il participe aux batailles contre les fausses valeurs d’aujourd’hui, et s’il mérite – à ce titre, au moins – d’être réédité et relu !

Inspecteur Toutou

Il est toujours possible de lire dans les mémoires d’Alain Paucard (J’aurais dû rester chanteur de rock’n roll, Via Romana, 2022) un récit de la première rencontre entre ces deux écrivains, ou de voir jouer actuellement l’une de ses pièces de théâtre au Lucernaire : Les enquêtes de l’inspecteur Toutou. Mais il faudra attendre encore quelques semaines avant de pouvoir écouter le CD de chansons écrites par Gripari, mises en musique et chantées par le bon docteur Merlin : ce CD est annoncé dès ce printemps.

Il est prévu aussi que les amis de Pierre Gripari aient un stand au colloque de L’institut Illiade, colloque, qui se tiendra le 15 avril à la Maison de la chimie, 28 rue Saint-Dominique à Paris. Une excellent occasion de rejoindre la petite cohorte de ses amis, qui sortent donc actuellement d’hibernation.

Mais inutile d’attendre cette date pour contacter, de notre part, l’association des amis de Pierre Gripari, via son adresse postale, 6 impasse Reille 75014 Paris, ou par courriel ( amisdepierregripari@gmail.com ), afin de recevoir, gratuitement, pour l’heure, – oui, gratuitement ! – le dernier bulletin de l’association.

Francis Bergeron

(2 commentaires)

  1. Merci, Francis Bergeron, pour votre excellent article qui annonce de bonnes nouvelles. En revanche je me permets de ne pas accepter le terme de « wokisme ». Pitié pour la belle langue Française !

    1. J’entends bien, mais comment définir le « wokisme » ? Par quel mot ? La traduction littérale ne parlerait pas au lecteur. Qui plus est, elle aurait une connotation plutôt positive. J’aurais tendance à traduire par « dinguerie progressiste », mais ce ne serait pas suffisamment précis. Il s’agit d’une dinguerie bien particulière, à base de censure et de terrorisme intellectuel.
      Les adeptes du wokisme parlent, eux, de « diversité, équité et inclusion » (DEI).
      Avez-vous une suggestion?

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